Un certain silence, ces matins-là, annonce une différence.
Ceux qui ne dorment plus restent pourtant au chaud, au calme, dans le nid de leur lit. Ils lisent. Ou rêvent, peut-être.
Le bruit léger de la bouilloire qui prépare le plaisir – le soulagement – du thé matinal. L’écho bref des cuillères et des bols sur le plateau du petit déjeuner. Le parfum, banal et puissant, du pain qui grille.
Samedi s’ouvre. Plein de promesses et de possibles. Dès l’enfance, on en connaît la grâce.
Il n’a pas la solennité du dimanche, qui déjà sent la clôture et porte son lot de chagrin et de renoncements – dès seize heures sonnées. Non, samedi est léger, exaltant, jusque dans les petites choses. Il nous promet l’impossible, nous laisse rêver encore.